http://www.youtube.com/watch?v=l5cF5GGqVWo - Maria Callas l'Ave Maria

C’est tout de même assez impressionnant la façon dont les perceptions changent avec si peu de choses…
Quelques notes de musique qui couvre le bruit d’une ville brillante et triste, et la grande place prend une allure toute à fait différente que le regard à l’habitude de voir. Le ciel change, l’orage gronde au loin, le vent se lève, et avec toute délicatesse, malgré le peuple changeant sur cette place, on se sent seul. Seul, déconnecté de l’extérieur, tout en sachant pertinemment que nous faisons partie même de cette place ; à cet instant… - avec ces passants, et qui sont eux aussi présents sans aucun but précis. Traverser cette place pour aller d’un point A à un point B, sans s’arrêter sur ce qui peut se passer autour, les yeux baisser, les idées fixes, et le rendez-vous à ne pas louper.

Vaguant et divergeant de long en large pour en fin de compte ne rien faire de plus que si ils étaient chez eux ; tout comme moi. Malgré l’immensité même, ce monde qui n’est en fait qu’un grouillement de personnes ne sachant pas pourquoi ils tournent et virent, je me sens dans une bulle, qui au passage est des plus plaisantes.

Le vent berce la Douce Callas, le gris du ciel envahi doucement toute la luminosité de cette belle journée pour en fin de compte en créer une différente, puis il y à cet orage qui s’approche doucement – tout se rafraichi.

Les gens sont là, accompagnés, seuls, présents mais sans buts ; à déblatérer toutes sortes de banalités, ou encore à valider leur rendez-vous du lendemain. Les enfants crient, courent, jouent – et les parents suivent en donnant les limites par angoisses d’un malheur parfois impossible à éviter malgré toutes directives – heureux, et possédant encore l’insouciance de la complexité et dangerosité de la vie.

Le vent souffle et de plus en plus de fraicheur passe sous mon pull, comme si cela annonçait un déluge imminent accompagné de la résonnance du grondement venant du plus profond du ciel, comme si un déchirement, une rupture, une si grande douleur venait de survenir. Le chamboulement serait tellement atroce que la terre pourrait probablement en trembler.

Tout cela pourrait paraître rationnel si ce n’était pas la chaleur étouffante de cette journée qui provoquait ce bouleversement dans la chaleur des couleurs, l’amplification de sons et la fraicheur tombant.

De teintes en teintes… La fin de cette si belle journée sera sur un rideau de pluie.